Communiqué - Hervé GILLE : La réalité politique de la Vème République à bout de souffle.
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La réalité politique de la Vème République à bout de souffle.
La gauche républicaine et citoyenne n’a pas failli.
Sa mobilisation responsable a contenu la percée électorale de Marine Le Pen. Le résultat de l’extrême droite est néanmoins historique.
Si nous nous attardons quelque peu sur les chiffres de ce second tour, nous assistons à des résultats frappants.
Marine Le Pen progresse de 2,6 millions de voix quand Emmanuel Macron régresse de 1,9 millions de voix par rapport à 2017.
L’abstention, le vote nul ou blanc recueillent, eux, près de 17 millions de voix.
Il faut remonter à 1969 pour trouver un tel écart entre les inscrits et les votes exprimés. En d’autres termes, le nombre de bulletins exprimés est historiquement un des plus bas de la Vème République.
Les résultats de cette élection présidentielle sont structurels, mais également conjoncturels.
Le constat, insuffisamment souligné, de votes résultant de plusieurs contextes se chevauchant est à mettre en perspective de cette élection présidentielle particulièrement atypique. Elle a ete influencée par des conjonctures nationale, européenne et internationale très particulières.
Nationale car l’espoir de sortie de la 3ème vague du Covid et la verticalité de la gestion de la crise sanitaire ont renforcé la présidentialisation à quelques jours du scrutin, sauf pour les territoires d’Outre-Mer où l’influence est inversée.
Européenne car l’opportunité du calendrier a permis à Emanuel Macron de choisir d’endosser l’habit de Président de la Communauté Européenne et de candidat à l’élection présidentielle. Rappelons que dans la même situation, certains responsables européens avait demandé un report.
Internationale, car la guerre en Ukraine, aux portes de l’Europe, provoque légitimement un « effet drapeau » qui conforte, en période de crise et plus particulièrement de conflit , le pouvoir en place. Effrayées par le réveil de souvenirs douloureux, par la mémoire collective de notre passé, les générations plus âgées se sont fortement mobilisées pour ce scrutin.
L’affrontement de second tour et la présence de Marine le Pen, a renouvelé en partie le front républicain. Les résultats sont donc en trompe l’œil.
43% des électeurs qui ont exprimé leur vote pour Emanuel Macron déclarent l’avoir fait par obligation, 57% par choix en adhérant à son programme, soit 10,83 millions de voix sur les 19 au total.
Le miroir de notre réalité électorale est également déformé par une Vème République à bout de souffle.
Avec l’alignement des calendriers législatif et présidentiel, la vitalité parlementaire est étouffée, contournée, instrumentalisée.
L’Assemblée Nationale n’est plus qu’une chambre d’enregistrement, avec une majorité gouvernementale surreprésentée et une opposition réduite à la portion congrue, obligée à la guerre de tranchées en permanence. L’absence de proportionnelle, que je souhaite partielle, provoque un profond sentiment d’inéquité et de sous-représentation. Elle génère une colère particulièrement visible aujourd’hui.
Demain, les élections législatives doivent être le premier pas pour refonder une démocratie sociale, écologique et républicaine éclairée.
Éclairée car il faut avoir le courage d’aborder la complexité du monde. A l’inverse, le populisme et les extrêmes n’ont de cesse de vouloir démontrer qu’il n’existe que des réponses simples, reniant les réalités des françaises et français, souvent, plurielles.
Pour nous permettre d’être en situation d’agir en responsabilité, individuellement et collectivement, nous devons d’abord permettre à chacun d’être écouté et représenté.
Et pour ce faire, il faudra notamment renforcer les corps intermédiaires, les syndicats, les associations et s’ouvrir à d’autres propositions d’expressions.
Nous verrons très prochainement si un vieux parti de gouvernement peut renaître de ses cendres ou disparaître.. J’essaierai à mon échelle d’y contribuer.
Il faudra bien sûr un rassemblement le plus large possible des forces de gauche, en respectant nos valeurs et nos singularités. Je me suis déjà exprimé sur le sujet.
J’adresse bien sûr mes félicitations républicaines à notre Président. Mais dès aujourd’hui, je suis combatif pour porter mes engagements vers des espérances profondément socialistes, écologistes et républicaines.
Communiqué - Hervé GILLE : La réalité politique de la Vème République à bout de souffle.
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