Nous tentons d’expliquer dans notre rapport que ces deux propositions ne constituent pas un remède miracle qui mettrait fin au déficit démocratique et sont plutôt des solutions en trompe l’oeil.

Si la mise en place d’une circonscription unique ne pose pas de difficulté juridique, il faudrait cependant réunir l’unanimité des États – et de leurs parlements –, certains ayant déjà exprimé leur désaccord. Des questions très concrètes se posent comme la représentativité et l’équilibre démographique entre les Etats, l’harmonisation des règles électorales ou encore les modes de financement des campagne. Le risque pour nous est aussi d’éloigner encore un peu plus les députés européens de leurs électeurs même si théoriquement on peut considérer que des listes transnationales pourraient favoriser l’émergence d’un vrai débat sur les enjeux européens plutôt qu’une bataille d’intérêts nationaux.

Pour voir l’émergence d’un débat européen, faudrait-il aussi que les partis européens aient une réalité alors qu’aujourd’hui ils sont plus un conglomérat de partis nationaux. La proposition d’une tête de liste européenne par grande formation politique européenne est une voie plus intéressante, sans toutefois être une panacée. La possibilité a déjà été timidement initiée en 2014 et 2019 mais la logique voudrait que la tête de liste du groupe majoritaire devienne Président(e) de la Commission. Or en 2019, ce ne fut pas le cas.Le Conseil doit seulement s’inspirer du résultats des élections. Et du fait de la désignation des autres commissaires sur proposition des Etats membres, l’équilibre aujourd’hui est plus diplomatie-politique que la prise en compte d’une majorité au Parlement. C’est plutôt le statut et le rôle de la Commission entre le Parlement et le Conseil sur lequel il faudrait s’interroger et ce débat est loin d’être mature.